A Biblia a magyar képzőművészetbenSommaireTraduit par Borbála Galánthay-Marti
La collection que le lecteur tient entre ses mains est unique en son genre. C’est en effet la première fois qu’un seul volume réunit des œuvres de beaux-arts réalisées sur des thèmes bibliques par des artistes hongrois. La collection présente les sept à huit cents ans de l’art magyar depuis ses origines jusqu’aux époques les plus modernes. Représentations, mosaïques, fresques, panneaux, aquarelles, huiles, mais aussi dessins, estampes, statues et gobelins racontent des histoires de la Bible dans un ordre chronologique. Non seulement l’ouvrage donne une explication détaillée de ces histoires, mais il fait également part des observations des artistes et de certains détails qu’ils ont relevés pendant leur création. Le lecteur bénéficie donc en même temps d’une étude de la Bible et d’une analyse de l’œuvre. La collection réserve une place à toutes les œuvres significatives créées à partir de l’ère des peintures murales et des retables des églises romanes précoces et gothiques. Y figurent notamment les six panneaux officiellement attribués à maître M. S., peintre hongrois de l’époque gothique tardive jouissant d’une renommée internationale. Parmi ses œuvres, le Calvaire représente de manière unique les souffrances du Christ en illustrant sur son visage la douleur de la seconde mort. Cette œuvre occupe une place de choix dans l’histoire de l’art européen: ni Rembrandt ni Velasquez n’ont pu égaler sa profondeur. Après les tableaux baroques et classiques plutôt rares, la série des créateurs ranimés par l’ère romantique est introduite par les représentations de Károly Markó père, maître ayant passé la plus grande partie de sa vie en Italie. Viennent ensuite les générations issues de l’école de Bertalan Székely, Gyula Benczúr et Pál Szinyei Merse. L’œuvre Meurtres d’enfants de Bethléem de ce dernier témoigne d’une sensibilité unique dans le traitement du thème, et la Trilogie du Christ de Mihály Munkácsy est connue dans le monde entier: en effet, lors de diverses expositions en Amérique, des églises locales ont loué les musées et les galeries les abritant pour y faire leur culte. Les tableaux à thèmes bibliques de Mihály Zichy, artiste qui a passé la plus grande partie de sa vie en Russie, trouvent également une place dans la collection, depuis son Cain, peint à 19 ans et unique dans l’iconographie européenne, jusqu’à l’œuvre Les armes du Démon, toile apocalyptique de taille imposante réalisée pour l’exposition universelle de Paris de 1878. La génération des premiers peintres hongrois de plein-air a été formée par l’école de Nagybánya. Les œuvres à thèmes bibliques de Károly Ferenczy, figure principale de ce courant, apparaissent toutes dans la présente collection, y compris celles qui sont considérées comme perdues ou que l’on n’est pas parvenu à localiser et dont on ne possède que d’anciennes photographies. Le thème de la Marche des rois mages a opposé Ferenczy à Béla Iványi-Grünwald; l’ouvrage évoque également ce type de controverse, de même que certains commentaires des peintres sur leur propre travail (Károly Ferenczy: Le sacrifice d’Abraham, Joseph vendu par ses frères, Lajos Kunffy: Job). L’intégralité des œuvres de l’académisme hongrois (Gyula Benczúr) et des courants renaissants (József Rippl-Rónai, Adolf Fényes, Tivadar Csontváry Kosztka, Lajos Gulácsy, János Kmetty) est recensée et publiée dans la présente collection. Une place spéciale est réservée à l’explication du Rédempteur soupirant, tableau exceptionnel de Tivadar Csontváry Kosztka, l’autre grande figure de la peinture hongroise aux côtés de maître M. S. Même les amateurs d’arts seront sans doute surpris de découvrir les aquarelles de József Egri sur des sujets bibliques, la délicate huile d’Imre Vinczellér (Fuite en Egypte), les estampes d’Adrienn Füleky sur des thèmes allant du Déluge aux scènes de l’Apocalypse ou le colorisme osé de Csilla N. Virók, autant d’artistes qui se défendent d’être croyants. Il est également surprenant de voir un grand carton d’Aurél Bernáth reprenant plusieurs thèmes bibliques, alors que l’artiste rejette toute religion. Il en est de même des œuvres de János Kmetty, d’Endre Domanovszky, de Jenő Kerényi et d’autres encore. La famille d’artistes Ferenczy est représentée par les œuvres du père, par les gobelins de la créatrice Noémi et par les magnifiques statues et dessins de Béni. Aux côtés des artistes athées déjà mentionnés, d’autres trouvent également une place dans la collection: Gyula Derkovits, qui jouit d’une renommée européenne, ainsi que les œuvres de Róbert Berény ou de Károly Kernstok. La présence d’artistes d’origine ou de religion juive est aussi une surprise: Béla Iványi-Grünwald, Adolf Fényes, Imre Ámos et Piroska Szántó. Parmi eux, Imre Ámos mérite une mention particulière: en effet, sa foi n’aurait pas dû l’amener à se pencher sur le livre de l’Apocalypse; il a pourtant réalisé la série la plus complète sur ce thème dans l’œuvre graphique hongroise. Miklós Borsos est l’artiste moderne dont les œuvres à thèmes bibliques figurent en plus grand nombre dans la collection, conférant à cette dernière un caractère particulièrement intime et profond. La sculpture hongroise moderne, dont l’histoire longue d’un demi siècle à peine a démarré avec István Ferenczy et Miklós Izsó, est représentée par Márk Vedres, János Fadrusz, Béni Ferenczy et Dezső Bokros-Birman. Les musées et les collections privées recèlent certes encore de nombreux trésors, mais le présent volume recense déjà sans doute la plupart des œuvres les plus impérissables. Lors de nos recherches, nous avons découvert deux peintres presqu’inconnus en Hongrie, mais qui peuvent être considérés comme exceptionnels et qui ont réalisé un grand nombre de représentations bibliques. Ces peintres occupent une place proportionnellement plus importante dans l’ouvrage, car nous avons voulu ainsi contribuer à les faire connaître. Il s’agit de László Hegedűs, peintre et artiste graphique originaire de Szentes, qui a aussi enseigné à l’Ecole des beaux-arts de Budapest, et de Nándor Szúdy, pasteur protestant originaire d’Ipolyság, élève d’István Szőnyi et ayant exercé son art principalement à Békés et à Budapest. Un index annoté des noms facilite l’utilisation de l’ouvrage. Le lecteur y trouvera un bref portrait des artistes avec indication des références littéraires. Edité en 300 exemplaires, la collection met en parallèle les beaux-arts hongrois et les créations européennes, résumant l’essentiel en trois langues. L’auteur, János Reisinger (né à Mosonmagyaróvár en 1954), est historien littéraire. Elève de Béla Németh G. et d’Endre Török, il est diplômé en langue et littérature hongroises et françaises de l’Université de Budapest. Entre 1978 et 1989, il a travaillé à l’Institut des sciences littéraires de l’Académie des Sciences hongroise. Il présente des conférences bibliques depuis 1983 et c’est également depuis cette date qu’il s’intéresse plus particulièrement aux beaux-arts. A ce jour, il a publié 20 livres et 200 études. Ses principales œuvres sont: Les béatitudes de Jésus, 1990, Lecture biblique, 1992, Le Notre père, 1998, Les prophéties bibliques concernant notre époque, 2004, La conscience, 2005, De quoi parle le livre de l’Apocalypse, 2006, Rembrandt, 2007.
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